mardi 3 avril 2018

Dos à la terre.

Par nuit dégagée.
Allongé,
dos à la terre.
Dos à dos.
Regard vers le ciel,
devant soi.
Un pas vers l'infini,
face à face avec les années lumières.
De ses mains s'agripper aux touffes d'herbes,
enfoncer ses ongles dans la terre.
Se tenir.
Avoir le vertige.
Fixer les scintillements,
inspirer, se dire ; celle-ci ou toute autre, n'existe plus depuis des centaines d'années.
Étoile morte, toujours vivante à nos yeux,
jusqu'à ce que son dernier grain de lumière nous parvienne.
Bien après sa fin.

Tout est question de distance,
et si on prenait de la distance avec sa propre fin.
Dos à la terre,
lâcher la touffe d'herbes.
Devenir grain de lumière,
s'éloigner,
devenir années lumières.
Frôler l'éternité.

Mais on reste là,
dos à la terre,
à serrer sa touffe d'herbes.                                                                                Les ongles dans la terre.


                                      Voyageur de mots




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire